KM 5 059 MANGAWHAI

Vendredi 12 décembre

Après notre petit repas du soir façon Titou (pendant que Titoune fait le blog), la pluie et la météo à venir nous forcent à deviser sur la marche à suivre. En allant faire la vaisselle, Titou a lu (oui!!!) que pour les observations nocturnes on demande à s'équiper d'une lampe torche rouge afin de ne pas perturber le comportement de la vie sauvage comme le ferait la lumière blanche et aveuglante des torches modernes...sauf qu'on n'a pas de lumière rouge ni de quoi en faire. On se dit que si le seul but est d'éviter l'éblouissement, peut-être suffit-il d'entourer notre lampe dans l'épaisseur d'un mouchoir en papier et d'introduire le tout dans l'enveloppe plastique du paquet de mouchoirs. On teste. Ce n'est pas génial mais on n'a pas mieux.
A la tombée du jour, on est les seuls à s'enfoncer dans la forêt...après avoir brossé et désinfecté nos chaussures et ça nous étonne un peu, tous les campeurs étant là pour voir des kiwis…
Nous faisons quelques dizaines de mètres et attendons tous feux éteints, sur le sentier, dans une forêt relativement silencieuse. Les kiwis font paraît-il beaucoup de bruit en grattant avec leurs pattes (comme les poules?). 1/4 d'heure se passe. Titou fait des essais « photos de nuit » dont les résultats pourraient faire penser qu'il fait plein jour.
Personne ne nous a suivi...étrange ! Il ne fait peut-être pas assez nuit...Pas grave nous attendrons un peu plus longtemps. Ah du bruit de ce côté. J'arme la lampe et Titou, l'appareil photo. Ça se rapproche...Les kiwis aiment bien emprunter les chemins...STOP ! C'est juste un jeune qui arrive en footing.
La nuit n'est pas vraiment tombée. Titou assure qu'il ne fera pas plus nuit, nos yeux sont maintenant bien habitués à la pénombre. On attend. Encore du bruit du côté de ce fourré puis…une lampe qui arrive à notre hauteur. Vous attendez les kiwis ? Moi, il y a deux jours, j'en ai vu deux. Vous devriez vous poster sur la plate-forme d'observation (on sait où elle se trouve) et là écoutez bien. Vous connaissez le cri du kiwi ? Il nous l'imite. Ils s'appellent et se répondent. Vous avez une lampe torche ? Etc… Je lui dis qu'on va suivre ses conseils. Good luck !
En approchant de la passerelle d'observation, les lumières qui en émanent montrent qu'elle est déjà occupée. C'était trop beau ! Les observateurs ont tous des lumières vertes, bizarre ! Reste peut-être une petite place pour nous allons voir. Et on comprend tout. Contre plusieurs troncs d'arbres, des centaines de vers luisants nous assistent pendant que nous gravissons les marches vers une passerelle déserte.
Nous attendons encore et on ne sait plus bien quoi car il fait totalement nuit et à part quelques meuglements de vaches dans le lointain… Il s'est remis à pleuvoir et les vêtements de pluie sont dans le camping-car. Titou, que je n'ai jamais vu immobile sauf...une fois dit : « encore un petit quart d'heure ... ». On attend donc encore un peu puis « on rentre ».
Au moment où on s'apprête à abandonner notre observatoire, une lumière rouge au loin progresse dans la nuit. On attend. Elle se dirige vers nous. On attend. Elle monte les escaliers. On attend. Elle assaille nos visages et Titou et les petits Français rencontrés à la vaisselle se reconnaissent. Les présentations dans cette forêt de Kauri et de kiwis dans la nuit encore plus noire après le flash dans la figure sont complètement surréalistes : Julien, Maud, TitouTitoune (heu non on n'a pas dit ça!)
EUX, viennent de voir 2 kiwis !!! Du coup, ça nous redonne du nerf. On redescend tous de la plate-forme car ils veulent nous montrer où ils les ont vus...mais ils n'y sont plus ! Ils disent qu'ils vont continuer à s'enfoncer dans la forêt. Nous rentrons au camping un peu dépités.
En fait, ces jeunes Français enfreignent toutes les consignes (?). Ils sortent du sentier tracé, fouillent chaque buisson à la torche blanche… C'est pas juste.
Arrivés au camping-car, nous tentons une courte balade sur la route au cas où...puisque des panneaux invitent les conducteurs à ne pas les écraser… Nous entendons maintenant les kiwis qui se répondent dans la forêt. Le gars les avait bien imités.
Nous revenons au camping. 3 lampes rouges se dirigent vers la forêt. Titou dit : « on va faire le lit et on y retourne un petit quart d'heure. Peut-être que si je mets mon Tshirt rouge devant la lampe…
Lorsque nous pénétrons dans la forêt après avoir pour la troisième fois lavé et désinfecté nos chaussures, la faible lueur d'espoir brille malgré tout plus que notre lampe « rouge-Tshirt ». Titou opère et sonde les buissons comme nous l'avons vu faire aux Français sauf que nous restons sur le sentier...pas le moindre mouvement. Tant pis ; On a fait ce qu'on a pu. Au retour, j'essaie à mon tour et après quelques mètres, là où nous venions de passer, sur le chemin. Il est là « notre » kiwi et s'enfuit à notre approche. Un gros kiwi que nous avons suivi (à la lampe) dans les buissons. Cette fois nous pouvons rentrer et dormir heureux.

Il pleut toute la nuit et à 9 heures, nous partons, toujours sous une pluie battante, en direction de Mangawhai..
Tout est bouché. Nous sommes dans une zone de cultures : maïs, haricots, tournesol...mais aussi des cultures maraîchères. De grands troupeaux de vaches complètement trempées essayent de se regrouper sous les buissons où se serrent les unes contre les autres quand il n'y a pas d'abri.
A l'occasion d'une trouée, ou du passage sur un pont, les bras de mer que nous apercevons sont couleurs terre.
Nous nous arrêtons à Ruawai et à partir de là comme il n'y a rien à voir puisqu'il pleut de plus en plus belle, je rédige le blog et nous arrivons ainsi à Mangawhai. Même le i visitor n'y croit plus. Sont affichés les 5 choses qu'on peut faire ici et dans de petits containers, on peut se servir et prendre une carte de la région si on veut.
Titou a besoin de plombs pour la pêche. Le vendeur est extrêmement sympathique, nous donne une carte, nous explique où se trouve le camping est visiblement heureux de discuter avec quelqu'un (et de plus des Français) ce matin. Il me complimente sur la qualité de mon Anglais alors que je lui explique notre périple jusqu'à ce jour (peut-être n'ai-je pas fait de fautes de temps) et nous souhaite une bonne fin de séjour en nous disant « au revoir »
La gérante du camping a l'air de s'ennuyer un peu donc elle est toute joviale s’enquiert de notre voyage, de notre retour et me dit elle aussi que mon Anglais est très bon...ce qui à coup sûr n'est pas l'avis de la dame d'hier !!!
A peine arrivés, nous mangeons. Immédiatement après Titou part tremper la canne et moi, je fais mon courrier électronique, me met au blog et décide, puisqu'il ne pleut plus de rejoindre Titou...qui n'a rien pris. Nous nous promenons sur le bord de mer...et ça nous fait le plus grand bien.

Et un petit cadeau...