Km 1 531

Vendredi 28 septembre

Aujourd'hui pas de pluie. Nous quittons le camping assez tôt. A deux pas du Fitzgerald River National Park, la tentation d'y jeter un coup d'oeil est très grande. Juste un petit problème pour nous. Dès que nous circulons sur des routes non goudronnées, nous ne sommes plus couverts par les assurances. Un lieu nous intéresse particulièrement Point Ann de l'autre côté du parc sur la côte. Nous savons que le camping est rudimentaire, que la piste est praticable aux 2 roues (motrices) c'est à dire nous. Que risquons-nous vraiment? On ne croise personne sur des km. C'est parti pour 60 km de piste. Tout de suite nous sommes subjugués. On s'arrête au beau milieu de la route pour prendre des photos. Titou me trouve un peu trop hasardeuse. "Ne va pas trop loin... Fais attention où tu marches..." Et il a bien raison j'ai failli mettre le pied sur une CNI (crotte non identifiée) que vous reconnaîtrez peut-être... Ca et là des lapins détallent, un renard nous oblige à freiner. Pas la même couleur que chez nous : le pelage un peu plus foncé avec des nuances blanche et crème qui lui donne une tête de raton-laveur. Je suis d'accord avec vous la photo eut été préférable surtout que je n'ai pas non plus de raton-laveur sous la main. Je suis tellement émerveillée que j'en oublie d'appuyer sur le déclencheur. J'essaierai de faire mieux lka prochaine fois. Plus loin c'est une souris minuscule qui brave courageusement le camping-car. Des panneaux annoncent que nous sommes bien sur la bonne voie. Confiant et heureux nous continuons. On a vraiment l'impression d'être seuls au monde dans un paradis...

Pourtant un point à l'horizon grandit... Une voiture. Et là il se passe une chose à la fois curieuse et émouvante. On "sait" que ce quelqu'un qui arrive partage forcément les mêmes sentiments que vous. Et dans ce désert si beau, se tisse instantanément un sentiment d'amitié aussi fort que fugace avec... l'autre qu'on ne connaît pas, qu'on ne reverra jamais. Le geste de la main et le sourire qu'il donne sans détour témoignent de cet échange. Devenons-nous mauvais et moches parce que nous enlaidissons notre environnement ?

Dix km encore et nous serons arrivés. Ah non... Au beau milieu de la piste un immense portail nous barre la route...pour cause sanitaire. En effet ce paradis est sensible aux micro-organismes que nous transportons sous nos chaussures, sous nos pneus, sur nous... Nous refaisons donc les 40 km de piste sans aucun remord puisque c'est pour la bonne cause. Des boîtes aux lettres toujours extravagantes, insolites et belles, rappellent au facteur que quelque part on l'attend. Ou peut-être tentent-elles de le distraire pour qu'il ne s'endorme pas au travail.

Nous poursuivons notre route. Peut-être pourrons-nous accéder à Point Ann par une autre voie...Des panneaux signalent les portions de route inondables. D'autres des zones d'empoisonnement des renards et des chats sauvages et mettent en garde les visiteurs par rapport à leurs animaux de compagnie... D'autres encore avertissent les automobilistes de la proximité des écoles et des ramassages scolaires, même sur la highway,et nous, nous ne voyons même pas la moindre maison encore moins une école et pas du tout de bus. En revanche et sans crier gare trois kangourous : un grand, un moyen et un plus petit (j'aime à penser qu'il s'agit là d'une petite famille en balade) nous coupent la route. Titou freine à mort et moi, avec l'appareil photo sur les genoux je ne peux que béer des "ohhhh!!!" à chacun de leur saut. Ben oui il n'y aura pas de photo de kangourou encore cette fois!

Une petite pose nous apprend que nous venons de traverser le 120e méridien depuis greenwich. Puis la route à nouveau défile. J'ai pris le volant et comme par hasard on croise de plus en plus de road -rains. Ce sont des camions qui tractent plusieurs remorques et qui de ce fait atteignent des longueurs considérables. C'est très impressionnant. A chaque fois Titou a peur que je nous envoie dans le fossé (...)

Nous faisons une pose à un point d'info. le local est ouvert avec une documentation très riche, une collection de crânes et d'os diverses, de roches, un bloc diagramme de la région... tout ça sans aucun gardien, sans aucune trace de vandalisme. Au moment de repartir un rangers en voiture s'arrête alors que je prenais des photos et nous "informe" que la route du parc est fermée. Merci Monsieur...

Nous arrivons donc progressivement à Esperance où nous avons décidé de rester 2 jours. Le camping est en bordure de mer. Titou prend sa canne à pêche et... cette fois oui. A peine à l'eau hop un poisson. Sur des dépliants que nous avons il est venimeux (sorte de vive je pense) mais nous le mangerons quand même. Pour les connaisseurs (Magali) le blackminow a fait son boulot !!!